Une rue paisible d'un village provençal ? On pourrait y croire vu le calme qui règne dans cette rue, vu la verdure des glycines qui recouvrent les murs en plein été. Mais non, ne ne sommes pas dans le Sud de la France. Ici, pas de cigales, pas de grosses chaleurs. Nous sommes à 2 rues parallèles de chez moi, dans le 14ème arrondissement de Paris. Cette magnifique rue, c'est la Rue des Thermophyles... Laissez -vous guider.
La nature semble avoir repris le dessus sur les constructions humaines. Ils règnent ici une douce odeur de fleur, qui doit être encore plus agréable au printemps.
Marchez doucement dans cette rue, ouvrez grand les yeux, et regardez bien autour de vous. Vous verrez à quel point la vie semble différente ici. Aucune voiture dans cette rue, seuls les scooters et les vélos ont leur place ici.
L'histoire de cette rue fait rêver. Alors si vous souhaitez en savoir un peu plus, voici comment à été créer ce petit bout de paradis en plein Paris :
" La traversée de l'ancien village de "Plaisance" réserve bien des tours et détours. Plaisance... un nom évocateur pour un nouveau village fondé dans une étendue presque déserte, dont Hugo se plaisait à décrire la "mélancolie pénétrante". C'est à partir de 1832 que ces terres isolées qui dépendaient de l'important bourg de Vaugirard attirèrent les spéculateurs qui y tracèrent d'étroites voies et lotirent leurs rives. Des "aspirants aux petits lopins", des employés pour la plupart, acquirent ces modestes propriétés en assez grand nombre pour accroître la population de manière significative. En 1845, le sieur Chauvelot créa le village des Thermophyles et la rue du même nom, ainsi que le passage Léonidas. Vaugirard protesta, arguant que cette nouvelle opération attirait dans les environs une population bruyante. Mais rien n'y fit : les "castors ouvriers" resistèrent et s'implantèrent solidement sur leur nouvelles terres. Les impasses en "arêtes de poisson" que sont les villas Jamot, Duthy, Mallebay, Deshayes ou Collet témoignent elle aussi du courage et de l'obstination des fameux batisseurs."
Paris Secret et Insolite, p.184
Difficile de se dire qu'il y a un peu moins de 2 siècles, il n'y avait ici que de vertes prairies et pas l'ombre du grand Paris d'aujourd'hui...
Continuez votre promenade jusqu'à arriver au bout de la rue, juste avant le virage...
.. et retournez vous pour admirez la beauté de cette rue qui semble hors du temps parisien.
Continuez votre chemin pour admirer les dernières maisons de la rue. Vous arriverez à un croisement. Surtout ne continuez pas tout droit, vous passeriez à côté de la fin de la rue. Prenez plutôt à gauche.
Vous arrivez face à une impasse peu engageante. Mais tout aussi calme que le reste de la rue.
A gauche, un terrain vague aux allures de fêtes foraine de fortune. Un panneau avec une feuille à l'encre délavé indique "Merci à tous ceux qui nous ont aidé à organiser la fête des thermophyles. Voici donc les vestiges d'une kermesse qui rappelle l'histoire communautaire et soudée des castors du quartier...
Un peu plus loin, un petit square offre un dernier instant de verdure à la ville. Quelques parisiens profitent des rayons du soleil et des températures clémentes de la saison. Vous verrez même, sur les grilles qui séparent le square de la rue, des fleurs magnifiques et assez amusantes...
Et c'est ici que ce termine le bonheur hors de Paris. On revient à la réalité en arrivant au croisement avec la rue Didot...